Questekki 163 du mardi 10 septembre 2019

Dossier Ressources naturelles : Dialogue politique ou deals politiques : Qui va signer le protocole Petrogaz ?

Les dialogues politiques de Macky Sall, chef de BBY, sont destinés à entériner des deals politiques scellés en amont. Ce sont des mises en scène dont le protocole est soigneusement étudié. Un  ministre d’Etat de Maître Wade converti à la religion du Dialogue  a expliqué le sens du dialogue national de 2016. Celui de 2019 obéît à la même logique. Cette fois-ci, c’est plus compliqué. Macky Sall a trois deals qu’il veut mener.

  1.  Amener le PDS au dialogue national en échange,  amnistier Karim Wade et au passage tous les brigands de son régime. Malheureusement Karim n’est pas intéressé.
  2. Amener les Khalifistes au dialogue national, en échange gracier Khalifa Sall. Cela coince parce que ce dernier ne veut pas d’un protocole de Grand Yoff.
  3. Amener Idrissa Seck au dialogue en échange du poste juteux du Chef de l’Opposition à deux milliards. Pas un compte d’avance style Ville de Dakar, mais de vrais fonds politiques comme ceux du PR, chef de la dite majorité, toute proportion gardée évidemment lorsqu’on vous a attribué 20% de suffrages à la présidentielle parrainée et contestée par tous. Certains dirigeants de la Coalition Idy 2019 ne sont pas mécontents. Deux milliards, c’est 20% de fonds politiques portés à 10 milliards. Macky garde ses huit.

Qui va signer le protocole Petrogaz ?

Tout cela pourquoi ? Souvenez-vous que Macky a promis de réduire l’Opposition composée de nullards à sa plus simple expression. En fait, l’arrivée du gaz l’a amené à vouloir étouffer la démocratie sénégalaise pour imposer la dynastie FayeSall, l’émirat gazier. Ce  processus de captation de l’Etat est bien connu en économie après les travaux de Stigler. On l’a vu fonctionner au Gabon.

Il y a eu dit-on dans l’imaginaire de la classe politique le protocole de Rebeuss, puis celui du Qatar. Y aura-t-il le protocole du Pétrogaz ? L’honnêteté intellectuelle demande de rendre à César ce qui lui appartient. C’est bien Idrissa Seck après la manifestation de Mankoo  Wattu Sénégal en 2016 qui a le premier avancé l’idée du Cos Petrogaz.  Macky Sall a sans doute interprété à sa façon cette idée : le Protocole Petrogaz pour hypnotiser l’opposition, étouffer le scandale du gaz de Franck Timis- Aliou Sall et kidnapper les locales et les législatives. Il n’y a rien de démocratique dans l’affaire du chef de l’Opposition. C’est une question de gros sous au moment où le peuple trinque sous les eaux et la hausse des prix.

Dossier nouveau : 307 milliards pour des véhicules, de qui se moque t-on ?

Macky Sall a commencé son ajustement structurel sous la dictée du FMI. Il a un avantage par rapport au Président Diouf des années 80. Il a encore accès aux marchés financiers de l’UEMOA et avec le gaz, à ceux de l’international. Cela lui permet de retarder l’échéance fatidique, l’alignement du taux de change réel dans l’économie par la baisse du coût du travail.

307 milliards pour des véhicules, de qui se moque t-on ?

En soi c’est un échec de sa politique vertueuse et sobre de 2012 puisqu’il déplore les dépenses excessives en téléphone et en achat de véhicules, 307 milliards de l’Etat APR. C’est l’équivalent de 307 limousines présidentielles, ou encore 10.000 véhicules type député, je n’y crois pas. Où sont ces véhicules ? L’achat des véhicules est logé dans les dépenses non réparties gérées par le ministère des finances. Une inspection de ces achats par l’Inspection Générale des Finances s’impose.