Questekki 141 du mardi 09 avril 2019
Dossier Ressources naturelles : Supprimer la Primature, c’est accentuer le présidentialisme et empêcher un débat public sur le gaz.
Il est bon de savoir que toute dynamique économique de production et de partage des richesses (les deux vont ensemble), nécessite des institutions appropriées, ce qu’on peut appeler la gouvernance.
Fondamentalement, Il y a deux types de gouvernance ; celle de Macky Sall, Franck Timis, etc. que je désigne par gouvernance prédatrice. Elle consiste à l’accaparement des richesses par un nombre limité de personnes bien choisies, à charge pour elles de redistribuer selon leur bon vouloir. C’est le présidentialisme autocratique ou la pratique du thiompal ( compal) de Macky Sall.
A l’opposé, il y a la gouvernance démocratique que je défends. Elle permet à chacun de vivre dignement en mettant en œuvre son talent pour être utile à soi même et à la société. Elle exige une indépendance des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et un contrôle réciproque sous la supervision du peuple. Elle assure alors une augmentation des richesses produites sans dégrader de manière irréversible le capital naturel et un partage juste et transparent. La Charte de gouvernance démocratique des assises nationales est un bon socle.
Le Sénégal est à la croisée des chemins après avoir raté le virage de 2012. Va-t-on laisser Macky Sall et ses affidés accentuer le présidentialisme avec la mise en place de son état major de combat anti démocratique ? Supprimer la primature, c’est accentuer le présidentialisme. Plus de discours de politique générale. Plus de questions au Gouvernement, etc. Au surplus, Macky Sall n’a jamais parlé de suppression de la primature depuis 7 ans.
Ou Macky Sall a caché son jeu, c’est grave. Ou il l’a fait parce qu’il est bloqué dans la nomination d’un premier ministre au vu de la vingtaine de candidats de l’APR à sa succession. C’est encore plus grave, cela veut dira que BBY et l’APR vont vers l’implosion et le pays sera ingérable.
Dossier nouveau : Macky Sall veut les pleins pouvoirs pour une politique d’ajustement structurel
Je l’ai écrit depuis des mois, le trésor a besoin de plus de mille milliards de francs pour les arriérés intérieurs et c’est la faute à Macky Sall. Ses parrains occidentaux ont accepté de valider son coup d’Etat électoral à condition qu’il mette en œuvre la politique d’ajustement structurel de réduction des dépenses. Le Président Abdou Diouf est un bon conseil, il en a une large expérience. Pour cela, Macky Sall va chercher à avoir les pleins pouvoirs avec la caution d’un soi-disant dialogue national pour :
- Faire passer une loi d’amnistie et effacer les crimes financiers de son régime ;
- Ramener le Sénat et peut-être la Vice-Présidence de Maître Abdoulaye Wade ;
- Appliquer une politique de rigueur, en diminuant les dépenses et augmenter certains prix et des taxes ;
- Partager la rente gazière et pétrolière avec ses affidés sous l’œil bienveillant de certains chefs religieux.
Je suis pour une gouvernance démocratique… C’est à dire désintéressée. À comprendre la profondeur de la demande sociale, “la question sociale” (pour un thème séculaire Bourgeois-ouvrier du siècle de Zola) faisant que le panier 🧺 de la ménagère s’allège davantage… la fréquence des cas de dénutrition avancée chez les mamans allaitantes… ou encore la déperdition morale et sociale pour cause de pauvreté abjecte…
Pourquoi l’essentiel pense aux postes ministériels…
👉🏿Pourquoi ne pas privilégier le travail d’équipe?
👉🏿pourquoi ne pas recycler ces Ministres réputés travailleurs au niveau de commissions ou départements techniques relevant de leurs postes antérieurs?
Si le travail d’équipe était une priorité pour nos gouvernants, l’efficacité gouvernementale d’ensemble allait davantage se faire sentir… Le focus sur les titres et postes phares procure un effet de jouissance et de confort personnel qui n’a rien à voir avec l’effet levier escompté de ce Ministère…
Le travail ministériel est une exigence républicaine qui ne saurait s’estompé à la fin des mandats ministériels respectifs… Comprendre les attributions ministérielles comme pré requis de la continuité institutionnelle attendue de leurs assignations, garantirait l’efficacité des services publics pour l’intérêt des populations… Il n’y a qu’en Afrique et dans les pays en voie (éternelle) de développement, qu’à un an avant et après les élections, on observe une PAUSE INSTITUTIONNELLE PARALYSANTE de l’appareil d’Etat du fait de l’instrumentalisation de ce pouvoir politique.
La politisation des institutions publiques en est la raison et la justification et c’est dommage…