Questekki 181 du mardi 14  janvier  2020

Dossier Ressources naturelles : Affaire Franck Timis, le CRD à l’écoute de la Chambre d’accusation

Il y a déjà quelques mois, le CRD avait déposé une plainte avec constitution de partie civile  dans l’affaire Petrotim pour laquelle des informations fausses en violation flagrante de l’article 8 du code pétrolier avaient été introduites par Aly Ngouille Ndiaye alors ministre en charge de l’énergie.

Depuis lors,  silence radio dans le camp de BBY d’une part, et d’autre part, le doyen des juges n’a pas encore fixé le montant de la consignation. Par l’intermédiaire de ses conseils, le CRD a donc saisi la chambre d’accusation. Nous attendons que le Droit soit dit pour l’intérêt de notre peuple.

Affaire Franck Timis, le CRD à l’écoute de la Chambre d’accusation

Dans cette affaire aux conséquences multiples et insoupçonnées, le choix délibéré du Président Macky Sall, en dehors des aspects financiers du partage de la rente gazière, fragilise la position géostratégique du Sénégal. J’y reviendrai.
En attendant, et cela est reconnu par le Gouvernement après la révélation de la BBC, Timis Corporation, une des nébuleuses de Franck Timis a bien touché en cash au moins 130 milliards de francs en 2017 dans la cession de 30% de ses parts dans le bloc de St Louis.

Lorsque l’on sait que pour 12 milliards de FCFA, la Senelec empêche les  citoyens sénégalais de dormir, il nous faut agir pour récupérer cet argent spolié au peuple à qui appartient le gaz de St Louis.

Dossier nouveau : L’eco peut être une bonne chose pour le Sénégal si la BCEAO s’engage dans une politique monétaire active

Il y a quelque temps, l’idéologue de BBY, Madiambal Diagne au secours du Président Macky Sall avait cru bon de rappeler la position de gouverneur de la BCEAO de l’actuel Président de Côte d’Ivoire. Son raisonnement sophiste était le suivant : Ouattara était le patron de MLD à la BCEAO, Macky Sall fait mieux que Ouattara, donc MLD doit se taire.

Sauf que dans l’affaire de l’éco, Macky Sall et son duo de « surdoués » en charge de notre économie sont aux abonnés absents. Questionnés par les députés du Groupe parlementaire de l’Opposition démocratique, ils ont botté en touche se réfugiant derrière les bienfaits d’une faible inflation. Et  voilà que Ouattara leur annonce qu’il va introduire l’éco avec M. Macron. J’ose espérer qu’ils ont été avertis à temps.

 L’eco peut être une bonne chose pour le Sénégal si la BCEAO s’engage dans une politique monétaire active

La monnaie est du ressort des institutions, donc du capital social. J’ai toujours rappelé que c’est le capital décisif, il est plus important que le capital technique, les routes, les ponts de l’émergence et patati patata. Ma position est claire et sans équivoque, il nous faut dans cette affaire éviter la balkanisation monétaire, ce serait un recul dangereux. La tentation est grande face à l’arrivée massive des revenus gaziers et pétroliers de tenter cette aventure. En Mauritanie, après le boom du fer au début des années 70, les élites « pro Mondes arabes » ont décidé de créer l’ouguiya. Cela n’a pas boosté l’économie locale, mais a plutôt défavorisé l’intégration avec le Sénégal.

Cela dit, l’éco, comme je l’ai écrit dans mon ouvrage le Sénégal un lion économique il y a 16 ans, ne pourra prospérer que si la BCEAO s’engage dans une politique monétaire active pour relever le défi du triangle de l’économiste Mundell que les spécialistes connaissent. Pour cela il faut un saut politique. Macky Sall et ses ministres collaborateurs sont-ils préparés? Pour l’instant, Ni panique, ni spéculation.