Secrets d’Etat? Hors de question en matière de ressources naturelles

Questekki 213 du mardi 25 août 2020

Dossier Ressources naturelles : Pas de Secrets d’Etat en matière de ressources naturelles

La législation sur les ressources naturelles a évolué depuis le référendum de Macky Sall de 2016 et l’adoption du code de transparence des finances publiques issu d’une directive de l’UEMOA. Désormais, les ressources naturelles, gaz, pétrole, foncier, fréquences, etc, appartiennent au peuple et leur gestion doit être transparente et publique. Qu’on se le tienne pour dit ! Les cadres autoproclamés de l’APR et autres boutons doubles automatiques (BD) doivent le comprendre comme l’ancien premier ministre humilié BD, Boun Dionne.

Thierno Alassane Sall, trahi par les siens qui lui ont caché le rapport étouffé de l’IGE sur Petrotim, a raison au nom de la loi de rendre compte au peuple à qui appartiennent les ressources naturelles. Point de secrets d’Etat donc, puisque les documents y relatifs ne sauraient être estampillés secret ou confidentiel.

Pas de Secrets d’Etat en matière de ressources naturelles

Le Juge d’instruction désigné dans l’affaire Pétrotim a une opportunité d’approfondir son enquête. La loi pétrolière lui permet de demander les états financiers de la période, des sociétés Petrotim, PetroAsia (dans ses multiples formes), Timis Corporation, Kosmos et BP.

Ou alors de confier l’audit à un cabinet indépendant pour faire la lumière sur les aspects financiers, étant entendu que la loi pétrolière a été violée en son article 8, Petrotim n’a pas les capacités techniques et financières d’obtenir un bloc pétrolier pour l’exploration. L’octroi de ce bloc a bénéficié à Alioune Sall, le frère du Président de la République, administrateur de Petrotim SAU. Voilà les faits, dans l’attente de nos 400 000.

Dossier nouveau : Les troisièmes mandats sont des coups d’Etat

L’Afrique est faible par son capital social, les règles sociales et les institutions mises en place pour les faire respecter. Tout un courant de pensée en économie estime que c’est la clef du développement des sociétés. L’expérience de l’Afrique montre que c’est la variable critique, je ne cesse de le répéter. 

Ce que nous vivons en Afrique de l’Ouest illustre mon propos. Les règles édictées et fixées dans des constitutions sont bafouées. A côté des coups d’Etat militaires, on a connu des coups d’Etat électoraux. Maintenant ce sont les coups d’Etat des troisièmes mandats pour reprendre une expression prêtée au nouveau Président de Guinée Bissau. En vérité, cette idée de troisième mandat cache l’ambition d’une présidence à vie, un royaume clanique ou familial, l’émirat gazier au Sénégal. Alassane Ouattara et Alpha Condé ont tout faux. Ils seront passés à la moulinette de l’histoire, l’aspiration à la gouvernance démocratique des peuples systématisée par les Assises Nationales doit se réaliser pour l’avenir de l’Afrique.

Les troisièmes mandats sont des coups d’Etat

Un mandat débute par une prestation de serment en séance publique devant un conseil (ou une cour) constitutionnel (Art 37 de la constitution auSénégal). Donc, un président élu ne peut pas faire plus deux prestations de serment. C’est comme cela qu’on calcule le nombre de mandats.

Une des institutions clef est bien la Justice. IBK du Mali a reconnu que sa justice était corrompue, cela faisait le lit des groupes armés au Nord. Au Sénégal, elle fonce dangereusement vers un trou noir, entre accusations de corruption et grève  des greffiers.

Ici et Maintenant, on ressent l’absence de Babacar Touré dont la plume pouvait changer le destin de l’Histoire. Son éditorial, Tu seras Président, mon fils, avait permis à la CEDEAO de rectifier le tir dans l’affaire du Togo à la mort de Eyadéma. Un génie, un cadre courageux, s’en est allé. Il n’est pas trop tard pour rectifier le tir. La CEDEAO peut désigner le Professeur Abdoulaye Bathily comme Envoyé Spécial au Mali.