La gouvernance démocratique pour éviter les coups d’État militaires en Afrique

Questekki  371 du mardi  5 septembre 2023

Dossier Ressources naturelles : Pourquoi les coups d’état militaires en Afrique ?

Au Gabon, un général de la galaxie Bongo, patron de la garde présidentielle, a décidé d’arrêter l’élection présidentielle gagnée par l’opposition démocratique amenée par l’économiste Ondo Ossa et de prendre la tête du pays par la force armée. Ce n’est pas surprenant ; la famille Bongo est bien installée dans l’économie du pays basée sur les ressources naturelles du pétrole, du manganèse et du bois. Quitte à écarter Ali Bongo et couper quelques branches trop corrompues en attendant de les réhabiliter dans les pays amis ou voisins, il faut à tout prix garder la mainmise de la Famille Bongo élargie. Le clan Nguema remplace le clan Bongo dans la gouvernance du patriarche Omar Bongo soutenue par la France. C’est du pareil au même.

« La volonté de gouvernance familiale ou clanique du pétrole explique les coups d’état militaires.« 

Mamadou Lamine Diallo in #Questekki 371

La règle en pays francophone, c’est une gouvernance de type familial lorsque le pays s’engage dans l’exploitation à grande échelle de ressources pétrolières ou gazières. Au Niger, j’avais prévu le coup d’état. En effet, le dirigeant prétendu de Gauche Issoufou organisait la mainmise de sa famille sur le pétrole du Niger. Il a pensé que Bazoum pouvait être son Medvedev. Celui-ci a commencé à prendre ses distances ; le clash était inévitable. La garde présidentielle, toujours à l’affût, prend le pouvoir et son chef voudra appliquer la règle de la gouvernance familiale et trouvera des appuis chez les puissances mondiales.

La gouvernance démocratique que je prône depuis des dizaines d’années, seule capable de nous éviter la malédiction des matières premières, n’est pas un luxe pour l’Afrique ; elle  est, dans le fond, un impératif.

C’est un combat. On doit le gagner au Sénégal surtout pour sauver l’Afrique de l’Ouest francophone. Le gaz de St Louis est pour tous.

Dossier nouveau : Les prix, les loyers, les inondations et l’emploi, miroir des échecs du régime BBY

Ces problèmes étaient sur la table lorsque Macky Sall arrive au pouvoir en 2012. Il avait promis de les résoudre, on lui a ouvert les vannes de l’endettement pour 15 000 milliards.

Il avait lancé en grande pompe un plan décennal de près de 800 milliards pour lutter contre les inondations. Il a pris des mesures légales pour administrer les prix des  produits de première nécessité, de baisse des loyers. Pour l’emploi, il a fait embaucher dans l’administration les parents des chefs de l’APR/BBY, pourquoi pas, ce sont des Sénégalais après tout. Les gens de BBY considèrent qu’il a bien travaillé, si on ajoute le Ter, les autoroutes, bref les infrastructures à centaines de milliards.

« Macky Sall, BBY et le Régime ont perdu la bataille contre les inondations, les prix et l’emploi. Tekki am Njeriñ prêt à relever le défi.« 

Mamadou Lamine Diallo in #Questekki 371

Touba est sous les eaux de pluie dans ce Magal du 4 septembre 2023, montrant les limites objectives de la lutte contre les inondations.

Pour l’emploi des jeunes, les pirogues Barsax prouvent que Macky Sall a échoué. Pour les prix des biens de première nécessité, il avait confié le dossier à un de ses poulains, Amadou Ba, nommé  premier ministre dans la douleur après la liquidation brutale de la Dame Mimi Touré.  Il a mis en place 18 commissions pour enterrer le dossier et laisser les prix augmenter comme pour les oignons. Amadou Ba s’occupe de ses oignons. Il veut être président pour faire comme Macky Sall. Or, donc, il faut changer de politique pour résoudre les problèmes des inondations, des prix et de l’emploi. BBY a échoué, il faut la remplacer. La gouvernance des familles ou des clans ne marche pas en Afrique; elle conduit à des coups d’État militaires. Depuis le Coup d’Etat du Gabon,  les partisans de la gouvernance démocratique au Sénégal, fleuron de la démocratie en Afrique, doivent se coaliser. Puisse le Magal de Serigne Touba inspirer Macky Sall, que « cent fleurs rivalisent » au sein de BBY et du régime, elle a atteint sa limite historique.